Soutenance de thèse - Angers - 30/11/2012



Après l’émergence du phénomène touristique au XVIIIe siècle, le XXIe siècle, nous met face à un format résolument transformé de celui-ci. Cette nouvelle réalité est le fruit de divers facteurs politiques et sociétaux, telle que la mondialisation. Malgré un allongement du temps consacré aux loisirs, qui n’a jamais été aussi important, la durée moyenne passée au sein de la destination a paradoxalement diminuée et ceci malgré la multiplication du nombre de séjours. De nombreuses recherches ont été menées pour connaître les facteurs qui contribuent au choix d’une destination et pour découvrir ce qui incite les individus à se déplacer vers un lieu élémentaire (de type station ou ville touristique), alors que très peu de travaux ont été consacrés aux déplacements des touristes pendant leur séjour dans une dimension régionale. Par ailleurs, cette donnée est souvent méconnue ou peu considérée des professionnels du tourisme ou encore des élus, qui n’ont pas toujours une vue d’ensemble du séjour des touristes, au sein de leur territoire. Cette thèse propose donc d’enquêter sur les pratiques spatiales de dimension régionale des acteurs du tourisme. Dans une approche géographique du tourisme, nous avons tenté de définir ce qu’est une « région touristique », puis nous avons mené une enquête de terrain auprès de plusieurs acteurs du tourisme au sein de trois espaces-laboratoires que sont : l’« Arc Lémanique », les « Châteaux de la Loire » et la « Côte d’Emeraude ». Enfin, nous avons analysé les différents types de mobilités et les lieux parcourus par les touristes, qui par une lecture réticulaire, nous a permis de mieux appréhender les pratiques spatiales de dimension régionale.

Les déplacements de séjour comme mesure de l'expérience d'une destination touristique

Communication qui sera présentée dans le cadre du Colloque international des 4e Rendez-vous Champlain sur le tourisme - "L'expérience touristique" - Bruxelles - 21-23 mai 2012
 
Par définition, le séjour touristique rompt avec les activités routinières et l’environnement quotidien. Aussi, en complément du voyage reliant le domicile à la destination mais aussi en fonction de leurs intentions, les touristes optent pour des déplacements pendant leur séjour. En quoi ces déplacements traduiraient-ils une recherche d’expérience ? Le terme « expérience » renvoie autant à l’action d’expérimenter que le résultat de cette action. En effet, l’expérience peut être abordée selon un point de vue multiple que ce soit dans la perception et les interactions vécues d’un service (Eiglier et Langeard, 1987) ou encore l’expérimentation comprenant des paramètres spatio-temporels (Greisch, 2003). Ainsi, les déplacements effectués dans une destination touristique témoigneraient de l’expérience recherchée par les touristes, plus ou moins en adéquation avec les conditions envisagées (Urbain, 2008), selon plusieurs critères tels que l’autonomie ou encore l’appartenance des individus (Viard, 2006). L’objectif de cette communication est d’exposer l’intérêt de la prise en compte des déplacements des touristes au sein d’une destination pour mesurer l’expérience touristique. Dans un premier temps, nous rappellerons que certains auteurs ont déjà proposé des modèles concernant les flux et les itinéraires (Campbell, Knafou, Mariot). En revanche, avec pour finalité la compréhension de l’expérience par les déplacements, nous devons aussi prendre en compte les raisons du choix des lieux touristiques fréquentés (Cohen, 1979, Equipe MIT, 2002, Williams, 2009). C’est dans ce sens, que dans un deuxième temps, nous exploiterons les résultats d’un travail doctoral mené dans la destination des châteaux de la Loire, notamment par la réalisation d’entretiens auprès de touristes en séjour. Enfin, nous soumettrons une méthode de calcul de l’expérience touristique selon les critères de choix de lieux et des formes de déplacements.

Le haut-lieu touristique: un cadre d'analyse de l'excellence d'une destination


Dans une approche géographique du tourisme, la destination touristique signifie un lieu ou un espace promu, reconnu et élu suggérant aux individus d’échapper aux contraintes par le moyen d’une mobilité touristique. Aussi comment évaluer la destination touristique ? Dans quelle mesure serait-elle excellente ? Par le choix du haut-lieu touristique comme cadre d’analyse nous cherchons à comprendre en quoi les caractéristiques d’un ou de plusieurs lieux justifieraient et illustreraient l’excellence d’une destination. L’altérité du lieu contribuerait dans une certaine mesure à la mobilité à des fins récréatives. Par ailleurs, dans un contexte de mondialisation du tourisme, les hauts-lieux touristiques sont des lieux localisés et localisants pour leurs valeurs et les pratiques touristiques qui y sont engagées. Cependant, les différents acteurs du tourisme évalueraient la destination touristique de manière nuancée, car les critères dépendraient de leurs projets et de leurs intentions. Aussi l’étude de quelques cas français et la prise en compte des composantes systémiques du tourisme, que sont les acteurs, les lieux et les pratiques, nous permettront d’esquisser quelques pistes de réponses.

PIRIOU J., (2011), "Le haut-lieu touristique: un cadre d'analyse de l'excellence d'une destination", Téoros, vol. 30-1, pp. 25-32

Article disponible en ligne à partir d'avril 2013:
http://teoros.revues.org/1234

Destinations et positions des lieux de l'arc Lémanique. Lecture des mobilités et des pratiques des touristes


Dans un contexte de mondialisation du tourisme, les destinations et particulièrement les lieux touristiques sont entrés en concurrence. Les touristes investissent les lieux du monde, les touristes expérimentés affinent leurs recherches en quête d’altérité. Aussi, quels lieux sont privilégiés ? S’agit-il toujours des mêmes lieux touristiques ? Quelles en sont les pratiques ? L’objectif de cet article consiste en une analyse de la position des lieux en vue de mieux définir la destination selon les pratiques touristiques. Par une composition de lieu(x), la destination peut être soit “mono topique”, soit “poly-topique”. Ainsi, la pratique des lieux selon des dynamiques mondiales ou locales établirait une différenciation au sein de la destination. Nous illustrerons nos propos par l’étude des pratiques touristiques autour du lac Léman, sur la rive suisse comme sur la rive française.

PIRIOU J., (2011) "Destinations et positions de lieux de l'arc Lémanique. Lecture des mobilités et des pratiques des touristes", in DUHAMEL P., KADRI B., Tourisme et mondialisation, Mondes du Tourisme, Hors Série, pp. 63-73

Téléchargement payant (Revue Espace):
http://www.revue-espaces.com/librairie/8105/mondialisation-destination-lac-leman-mobilite-pratique.html



Enquête sur la région touristique

Communication qui sera présentée dans le cadre du colloque National sur l'Enseignement Supérieur et de la Recherche en Tourisme catégorie "Jeunes chercheurs" de l'association Tourisme Recherche et Enseignement Supérieur à Toulouse, les 23 et 24 mai 2011

Comprendre les attitudes, les comportements des acteurs, est un élément fondamental dans l’étude des problématiques du tourisme. Mais quelle est l’échelle adéquate ? Une définition par les lieux élémentaires du tourisme (station, ville station…), indépendants les uns des autres, nous semble incomplète pour expliquer les réalités des mobilités engagées dans les pratiques touristiques. Selon la littérature scientifique, il existe fréquemment une inadéquation entre la définition spatiale et la définition fonctionnelle. On s’aperçoit que c’est souvent l’échelle adoptée pour définir l’espace pertinent qui crée le problème. L’intérêt de cette recherche doctorale est de proposer une réponse d’échelle régionale. Pour finalité, cette thèse a pour objectif de définir l’appréciation de la « région touristique » selon les acteurs et de comprendre son fonctionnement. Sur le plan méthodologique, nous avons eu recours à l’analyse clinique d’espaces laboratoires: l’arc Lémanique, la vallée de la Loire et la côte d’Emeraude. Aussi par cette communication, nous présenterons les premiers résultats selon nos enquêtes qualitatives menées depuis fin 2007.

Les "routes touristiques": un gage de développement local ?

Communication qui sera présenté au Colloque International "Transport et développement des territoires" du Comité National Français de Géographie, commission transport, à l'Université du Havre, le 10 septembre 2010.

Les transports sont utilisés soit dans une approche contrainte définie par une régularité du quotidien, soit dans une approche recréative dans laquelle on peut classer le tourisme et les loisirs. Aussi la mobilité touristique, illustration de la mondialisation, constitue une part bénéfique à l’exploitation des infrastructures de transports et les activités connexes. La « touristification » se justifie que par la volonté d’un certain nombre d’acteurs opérant des choix stratégiques. Aussi on assiste à un « classement » des lieux. Le développement local permet aux acteurs locaux de considérer le tourisme comme un levier d’action et de dynamique territoriale. Alors les infrastructures de transports dédiées spécifiquement aux touristes et excursionnistes auraient un « effet structurant » dans le cadre d’un développement local. Cependant en quoi une « route touristique » constituerait une infrastructure de transports pertinente au développement local ? Il pourrait s’agir d’un moyen pour diffuser le tourisme du centre vers les périphéries et de permettre aux communes à faible fréquentation de bénéficier de retombées économiques. Ensuite, nous pourrions également penser que ce type d’initiative favorise la coopération, l’économie d’échelle dans les plans et politiques opérationnelles des acteurs institutionnelles et privés. Aussi à des fins analytiques nous prendrons deux routes touristiques de la vallée de la Loire pour cas cliniques. D’une part, la « Loire à Vélo », itinéraire aménagé et signalisé longeant le fleuve Loire sur 600 kilomètres. D’autre part, nous étudierons la route des vins s’étirant sur une zone quasi-similaire. Sur une base documentaire et d’entretiens auprès des acteurs locaux, nous tenterons d’apporter des pistes de réponses à notre problématique en vérifiant les hypothèses énoncées.

Qu'est-ce qu'un doctorant ?


Une petite réflexion proposée par l'Université d'Angers, sur le doctorant en 2010, à laquelle j'ai accepté de témoigner...

Voir la vidéo: "Qu'est-ce qu'un doctorant ?" (Collège Doctoral d'Angers)