Les hauts lieux touristiques dans la mondialisation: une interface régionale comme stratégie des acteurs

Résumé de la communication présenté au colloque international "Fins et confins du tourisme" de Grenoble les 26 et 27 mai 2009 organisé à la MSH Alpes


Le haut-lieu, en tant que lieu localisé et nommé a pour particularité sa "hauteur" c'est à dire "élevée dans l'échelle des valeurs" (Rey, 1998) reconnu par une société (société-monde…). Le haut-lieu est aussi matériellement monstrueux (haut, grand, profond) ce qui permet de le repérer. Ainsi pour les touristes, leurs hauts-lieux constituent des repères incontournables. Pourtant ceux-ci ne répondent qu'en partie à leur projet de recréation : la découverte reste cependant la pratique privilégiée. Par ailleurs, la mondialisation comme interaction généralisée entre les différentes parties de l'humanité (Dolfus, 1997), traduit concrètement une forte médiatisation, des conditions d'accessibilité en constante progression, ce qui amplifie un désir des sociétés contemporaines à vivre l'expérience, à se confronter à l'altérité encourageant ainsi à la mobilité (Violier, 2007). Les hauts-lieux touristiques constitueraient un véritable réseau pour le tourisme international. Ce réseau dessinerait-il les confins du tourisme ? Ces hauts-lieux correspondraient aussi à des portes d'entrées sur d'autres lieux touristiques "ordinaires". Seraient –ils l’objet de fins stratégiques ? Selon nous, il existerait une interface régionale entre un réseau internationalisé et un réseau localisé et/ou des lieu(x) isolé(s) où s’opèrent des jeux d’acteurs. Mais dans quelle mesure cette interface régionale peut-être stratégique pour les acteurs du système touristique ? Par ce colloque nous avons tenté d’apporter quelques pistes, par l'analyse des jeux d'acteurs opérés, sur deux sites internationalement renommés que sont le Mont Saint-Michel et le château de Chambord. L'importance populaire accordée à ces hauts-lieux touristiques en terme d'imaginaire, de symbolique accroît les appropriations, rapprochements et identifications en tout genre, crédibilisant une territorialité mais dont l'intentionnalité est bien distincte selon les acteurs. Aussi, pour mieux comprendre les comportements des acteurs, nous avons présenté, dans un premier temps, leurs objectifs, que nous qualifierons comme dualiste entre uniformisation et différenciation des lieux pour l'utilisation de cette interface. Puis nous avons distingué les critères qu'ils utilisent qui traduisent une stratégie (intrinsèque, extrinsèque, pluraliste).